Paru (2019), ce livre est co-écrit par trois passionnés, Roberto Basso (Directeur du Museum d'histoire naturelle de Jesolo), Ercole Gusberti et Andrea Turchetto. Il en existe une version en italien et une version en anglais qui rend le contenu accessible au plus grand nombre.
L'ouvrage commence par un historique sur les appelants, des origines à nos jours, avant de présenter par régions les grands faiseurs italiens et leurs créations. On y découvre des merveilles d'innovations comme les canards à deux faces de Giovanni Simonin, ou ceux en roseaux de Luigi Tolotti. Appelants d'anatidés et de limicoles, c'est un vrai festival de créations italiennes de célèbres faiseurs comme d'anonymes de cet art populaire qui se déroule tout au long de ces 300 pages.
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Descriptif du livre : format 210x297mm - 304 pages impression en quadrichromie - Dos carré cousu collé - Couverture carton péliculage mat - Poids : 1730 gr.
Version anglaise ou italienne
Naissance d'une passion
par Roberto Basso
Ma première rencontre avec les appelants a eu lieu en septembre 1974, alors que j'avais à peine plus de seize ans. Je venais de recevoir mon permis de chasse tant désiré - "à l'époque où les mineurs pouvaient l’obtenir avec le consentement de leur père"- et j'accompagnais Raffaele Caggiano, célèbre taxidermiste de Turin et "chasseur de canards". Nous nous rendions aux rizières de Vercelli, et plus précisément à la ferme de Cascina San Giovanni, à Bianze. Dans une cabane située dans l'une des nombreuses aires de piégeage de ce vaste territoire, je remarquais, parmi les différents leurres en plastique de canards et d'échassiers, un modèle en bois de vanneau. Je l'examinais longuement, le retournant plusieurs fois ; il était bien fait et bien proportionné, même s'il était un peu victime temps. J'étais tellement fasciné par cet objet que j’ai demandé si je pouvais le garder, ce qui m’a été accordé. Je l'ai ramené chez moi, et pendant des années, il est resté sur une étagère de ma chambre, exposé parmi de nombreux autres vieux objets et curiosités liés à l'Ars Venandi.
Plus tard, j'ai rencontré Giovanni Audino, garde-chasse de Livorno Ferraris, avec qui je suis devenu ami. à ma grande insistance, il a réussi à me trouver d'autres leurres d'anatidés et de limicoles. Puis j'ai rencontré les frères Badealupo de Turin, chasseurs de métier bien connus, très habiles à tendre des filets et grands siffleurs - ou, plus exactement imitateurs de cris d'oiseaux. Ils m'ont également donné des leurres en bois de canards et d'échassiers, probablement d'origine toscane.
à la fin des années 1970, j'avais déjà rassemblé une petite collection de ces objets fascinants et bien usés. à partir de là, je n'ai eu de cesse de les chercher et de les cataloguer. Je dois reconnaître qu'il y a eu un grand saut, tant dans la connaissance que dans l'accroissement de ma collection lorsque, en 1995, j'ai obtenu le poste de directeur du Musée Civique d'Histoire Naturelle du Delta du Pô, dans la province de Ferrare. La proximité de Comacchio et de toutes les zones humides de la région de Ferrare et de Ravenne m'a permis de collecter et d'examiner un grand nombre de spécimens. Mon cher ami et regretté Arturo Gramigna - "Arturino pour les intimes" - m'a été d'une grande aide. Il avait énormément de souvenirs et d'expériences de la chasse à Mezzano avant l'assainissement des marais, ce qui m'a aidé à comprendre les concepts fondamentaux de la production et de l'utilisation des appelants dans les vallées de la région de Ferrara.
C'est ainsi que de 1995 à 2001, le Musée civique d'histoire naturelle du delta du Pô, est devenu le premier musée en Italie à disposer d'un espace entièrement dédié à l'exposition et à l'étude des appelants. Durant ces années, j'ai réalisé de nombreuses publications et articles approfondissant le sujet. Bientôt, le musée est devenu un lieu de rencontre pour les plus grands passionnés italiens et internationaux, qui pouvaient ainsi s'y rencontrer et, surtout, y échanger informations et matériel.
Parmi ces personnes, il est impossible de ne pas se souvenir, avec une amitié et une admiration sincères, du Professeur Orio Ciferri et de son épouse Paola, du Docteur Ercole Gusberti, du Docteur Marco Antonetto, du Docteur Rene Honegger, Aldo Cereda et de beaucoup d'autres. à cette époque, il était encore possible de récupérer auprès des anciens chasseurs, des appelants et d'autres objets liés aux traditions et à l'artisanat de la chasse. Cela a suscité un grand enthousiasme et un intérêt croissant de la part des collectionneurs, pionniers de l'époque.
Je tiens à souligner que M. et Mme Ciferri ont été les premières personnes en Italie à publier deux ouvrages sur le thème des appelants anciens italiens. Nous pouvons, à juste titre, les considérer comme les pionniers d'une collection plus cultivée,
plus cultivée et plus soignée, comme le montre le classement des appelants selon leur zone d'origine et leur producteur. Leur première publication, "Anatre da Richiamo - Duck Decoys", parue en 1993, est un livre de 142 pages publié par BE-MA Editrice, rempli d'illustrations, d'anecdotes et de références à ces objets fascinants. Chaque légende, bien que concise, est accompagnée d'une traduction en anglais. En 2005, ils ont fait suivre cet ouvrage d'une version plus complète et plus soignée, tant sur le plan du contenu que de la forme. Elle a été publiée par les Edizioni Formagrafica et s'intitule : " Sculture Galleggianti - Bird Decoys of ltaly", un livre qui ne peut que susciter la curiosité et l'intérêt de ses lecteurs. L'ouvrage comporte 126 pages, également traduites en anglais.
Préface par Ercole Gusberti
Automne 2001. à cette époque, ma femme Jo et moi avions l'habitude de passer quelques jours de détente à Venise, début novembre. Il y avait peu de touristes, et la ville était enchanteresse dans la brume d'automne. Mais cette année, lorsque nous avons débarqué à Burano, nous attendions l'heure du déjeuner au restaurant "Ai Pescatori". Nous sommes entrés dans une boutique d'artisanat local tenue par les D'Estes, et tandis que ma femme admirait la dentelle, je me suis laissé séduire par un canard en bois exposé dans une vitrine. Je l'ai acheté. L'année suivante, même magasin, encore deux autres canards. Puis, j'ai découvert par hasard dans une librairie de Milan le premier livre d'Orio Ciferri et c'est ainsi que j'ai été initié au monde des appelants. à partir de ce jour, ce fut une course effrénée : Orio et Paola Ciferri, Roberta Basso, Giovanni et Luciano Simoncin, Paolo Tolotti, Rene Honegger, le monde des appelants américains, les excursions en France à la recherche d'appelants, et bien d'autres choses encore. Puis, après une période de collection internationale, j'ai commencé à me concentrer sur les appelants italiens, en particulier sur ceux que Mazzotti définirait comme les leurres de la pauvreté, à savoir, les leurres en roseau, mais qui à mes yeux étaient fascinants. Et enfin, ma curiosité pour l'histoire des leurres a donné lieu à un essai récemment publié sur : www.allector.com.
Préface par Andrea Turchetto
J'ai eu la chance d'avoir un père chasseur de canards qui m'a transmis, dès mon plus jeune âge, l'amour des zones humides de la Lagune de Venise, du Frioul et de la Romagne. Plus tard, à l'adoles-cence, il m'emmenait à la "botte" et à la "coveia", des caches typiques de la lagune vénitienne. J'allais partout avec lui : dans les armureries et chez les fabricants de bateaux de chasse, jusqu'au jour où, durant l'été 1975, il m'emmèna commander son nouveau jeu d’appelants chez le célèbre fabricant de leurres Giovanni Simoncin. J'étais autant fasciné tant par la personnalité de "Nane" que par ses fidèles créations. J'ai immédiatement eu envie d’en fabri-quer moi-même et, lors de mes visites ultérieures, Nane m'a donné du liège, du bois et les principes de base pour démarrer cette aventure. Je n'ai pas fabri-qué beaucoup d’appelant, mais j'ai commencé à collectionner et à conserver tous ceux que je trouvais. Un appelant réunit à la fois l'art, l'ingéniosité et un peu de l'âme de celui qui l’a fabriqué. Je ne peux pas prendre un appelant sans penser à celui qui l'a fait, comment il l'a fait et à quoi il pensait pendant sa cré-ation. Bien sûr, un appelant a aussi sa propre histoire, sa propre expérience. C'est quelque chose qu'il ne peut pas nous raconter, mais que nous, collection-neurs, aimons imaginer. Nous rêvons aux oiseaux qu'il a attirés, aux longues journées de soleil, de vent, de pluie et de neige qui l'ont usé. Ces dernières années, de nombreux appelants sont apparus sur le marché et leur comparaison nous a permis de mieux comprendre les styles liés aux différentes régions ou zones d'origine, et à certains faiseurs. Il reste encore beaucoup de choses à découvrir, et il serait utile d'avoir le soutien de tous les passionnés et de tous ceux qui pourraient avoir des nouvelles, des photos ou des souvenirs de famille susceptibles d'apporter certaines pièces manquantes du puzzle.
J'ai également eu la chance d'avoir réussi à impliquer ma famille dans cette aventure d’une vie. Je leur dédie ce livre avec beaucoup d'affection.
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