Tout le petit monde des passionnés d'appelants connait Ludovic Du Faux, au moins par son article dans le livre de Gérard Rossini Appelants de France du Midi et d'ailleurs, titré "Les appelants : art populaire ?". Ce même petit monde avait entendu parlé de son ouvrage, les plus chanceux ayant déjà dans leur bibliothèque la première édition de son livre. Voici enfin l'édition définitive enrichie de chapitres sur l'Australie et la Nouvelle-Zélande et complétée sur divers autres.
Couverture du livre de Ludovic Du Faux
Humblement signé en page de garde, l'auteur résume ainsi le contenu de son livre en avant-propos : "Depuis des temps très anciens les chasseurs se sont servis d'imitations, dites "appelants" pour attirer les oiseaux. Le but de ce livre est de faire découvrir au lecteur :
- l'ingéniosité de leur fabrication ;
- la variété dans la représentation de différentes espèces d'oiseaux ;
- et surtout leur beauté qui en fait, croyons-nous, des objets d'art populaire."
Ce livre est l'ouvrage européen le plus complet existant sur le sujet, un monument. Par sa forme tout d'abord, avec un nombre impressionnant de pages (664 pages) et son grand format à l'italienne (29.70 x 22.50 cm), mais surtout par son contenu rédigé comme une étude scientifique. Véritable hommage à cet art populaire et aux faiseurs d'appelants du monde entier (35 pays), il est richement illustré par des photographies, pour la plupart de Pascal Wibaut. Ludovic Du Faux inventorie par pays, par régions, par "faiseurs", par matériaux,… il compare, étudie, déduit et toujours de manière factuelle. Ces oiseaux du monde entier, (en grande partie ceux de sa collection de plus de 2000 pièces), illustrent son exposé.
Pour faire écho à l'article d'Alex. L. sur la page Face Book - Collectionneurs de blettes, d’appelants et de mannequins - si vous souhaitez acquérir le livre :
" Concernant les tarifs, je vous fais suivre le message de l'auteur : "Son prix par exemplaire (correspondant à la facture de l'imprimerie, donc sans aucun profit personnel) dépendra du nombre d'exemplaires qui seront commandés. Cela va, par paliers, de 274,62 euros (TVA comprise) si je commande 25 exemplaires à 225,06 euros (TVA comprise) si j'en commande 100. L'instruction d'imprimer ne sera donné que lorsque je connaîtrai le total des exemplaires pour lesquels il y a une souscription ferme.+ frais d'expédition (environ 50 euros) " .
Article de Ludovic Du Faux dans le livre de Gérard Rossini
Nous connaissions en France le livre de Gérard Rossini qui dressait pour la première fois un état des lieux des "Appelants de France du midi et d'ailleurs". Dans une interview au Midi Libre, précédant la sortie de son livre en 1994, il disait : " Quand vous pensez qu'aux USA il y a au moins 200 bouquins sur le sujet, alors qu'il n'y en a pas un seul en France !".
La voie était ouverte… devaient suivre en 1998 le livre Oiseaux de bord de mer du photographe Dominique Coulon avec de très belles images d'appelants de nos rivages français, puis en 2000, Oiseaux de bois, de Jacques Béal pour les textes et Didier Cry pour les photographies qui nous présentaient les plus belles blettes de la baie de Somme. Ces livres ont suscité l'envie chez de nombreux collectionneurs et passionnés d'en savoir plus, d'être à l'affût de nouvelles pièces, d'affiner leurs connaissances, d'échanger entre eux.
Aujourd'hui, avec cet ouvrage, Ludovic Du Faux transmet une somme colossale d'informations sur le sujet. Il suffit de voir l'importante bibliographie, l'index de plus de 800 noms ou encore la table des matières véritable nomenclature en fin de volume pour se rendre compte des connaissances accumulées par l'auteur. Ludovic Du Faux redonne à tous ces artistes d'art populaire leurs lettres de noblesse au fil des pages, et avec des anecdotes, des détails, citant scrupuleusement chacune de ses sources. Combien de ces anonymes chasseurs, dockers, sabotiers, menuisiers ou autres seraient restés inconnus sans lui et leur travail oublié avec le temps. Ce livre est d'une telle richesse qu'on veut dévorer tout en même temps, comme un enfant chez un marchand de bonbons. Il prolonge le travail initiatique de Georges Henri Rivière (1897-1985), fondateur du Musée national des arts et traditions populaires, qui avait pressenti la richesse de ces objets en achetant quelques blettes en baie de Somme.
C'est écrit ! Ce livre fait désormais partie de notre patrimoine culturel.
© Photo Collection MuCEM - Blette de courlis, don de GH Rivière
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